La FSPJ fête ses 30 ans !

La première génération de parlements des jeunes (PJ) a vu le jour en 1946, juste après la Seconde Guerre mondiale. Les jeunes réclamaient davantage de droits de participation, c’est pourquoi les trois premiers PJ de Suisse ont été fondés à Zurich, à Rüti et à Berne. Une première fédération s’est formée dès 1948 et comptait 27 membres seulement un an plus tard.

La toute première Conférence des Parlements des Jeunes CPJ a eu lieu en Suisse les 4 et 5 novembre 1993. À Wienacht, dans le canton d’Appenzell Rhodes-Extérieures, des jeunes parlementaires, politicien-ne-s et personnes intéressées par la politique de la jeunesse de Suisse et de l’étranger ont répondu à l’invitation du Jugendparlament Appenzell Ausserrhoden pour aborder des questions essentielles au sujet de la participation des jeunes.

« Qu’est-ce que la politique sinon la conception du présent avec un regard sur l’avenir ? Mais quel serait l’avenir d’une société dont la relève resterait muette et sans voix ? » C’est sur ces paroles que commence la documentation de la deuxième Conférence des Parlements des Jeunes CPJ en 1994.

« La Fédération Suisse des Parlements des Jeunes, une utopie ? » Ainsi commençait l’introduction du rapport annuel 1995. Le comité d’organisation de la CPJ 1995 y a répondu rapidement : « Nous avons gagné un an de maturité et de sagesse et pouvons désormais répondre à cette question par un NON catégorique. »

Les jeunes parlementaires de toute la Suisse se sont réuni-e-s à Genève du 1^er au 3 novembre 1996 pour la quatrième CPJ. La Fédération avait alors une année et le comité avait déjà quelques réussites à son actif.

1997 a été une année de changement et de renouveau. Une nouvelle ère a commencé pour nous à la Postgasse 21 à Berne, dans les locaux du CSAJ. Avec le soutien de l’Office fédéral de la culture (OFC), notre secrétariat a été mis en place sous la direction d’Ali Arbia, premier secrétaire de la FSPJ et membre du comité à l’époque. Même si notre bureau n’était alors composé que d’une table et d’une chaise, il a ouvert la voie aux structures professionnelles que nous partageons aujourd’hui avec nos quelque 40 collaborateur-rice-s.

1998 a été une année de progrès et d’innovation, aussi bien sur le plan numérique que social et écologique. Alors qu’Internet n’en était qu’à ses balbutiements au tournant du millénaire, nous osions déjà faire le pas vers l’ère du numérique. En 1997, nous avions déjà commencé à créer notre premier site web. Mais après quelques difficultés techniques, nous avons décidé en 1998 de procéder à une refonte complète, qui a été réalisée avec beaucoup d’engagement par notre comité de l’époque.

La fin des années 1990 a été pour nous une période de renouveau sur le plan de la politique, de l’organisation et de la communication !

L’année 2000 a été tout sauf facile pour la FSPJ : un vent rude soufflait sur la politique de la jeunesse suisse ! Un certain nombre de conseiller-ère-s nationaux-ales et aux États voulaient bannir la Session des jeunes du CSAJ du Palais fédéral et l’Office fédéral de la culture (OFC) reconsidérait ses dépenses, ce qui mettait soudain en jeu l’existence même de notre fédération. Abandonner n’était toutefois pas une option !

L’année 2001 a apporté un vent de fraîcheur dans les débats sur la politique de la jeunesse, et nous étions au cœur de l’action ! Lors de l’Assemblée des Délégué-e-s (AD), nous avons adopté une revendication claire : plus d’éducation à la citoyenneté à l’école ! Notre objectif ? Une matière spécifique pour l’éducation à la citoyenneté à partir de la 5^e classe. En effet, la compréhension de la démocratie et la participation aux décisions ne doivent pas être laissées au hasard.

Comme le CSAJ a dû quitter ses locaux en 2002, nous avons nous aussi fait nos adieux à la Postgasse et déménagé avec le CSAJ à la Gerechtigkeitsgasse 12 à Berne. En 2002, notre groupe de travail politique s’est penché de manière intensive sur le thème de la « politique des femmes et des hommes ». Les questions suivantes étaient par exemple au centre de l’attention : quel est l’impact des rôles traditionnels de genre chez les jeunes ? Comment parvenir à une collaboration égalitaire ? Avec un dépliant d’information, nous avons soulevé ces questions importantes et encouragé la discussion.

L’année 2003 a été marquée par une première : pour la première fois dans l’histoire de la FSPJ, une coprésidence exclusivement féminine était à la tête de la fédération : Miriam Wetter du PJ Juvenat et Sévérine Gilgen du PJ Zweisimmen ont pris les commandes ensemble ; peut-être un résultat des priorités thématiques de l’année précédente, mais certainement un signe fort pour plus de représentation féminine !

Sur la base des expériences des deux dernières années, le groupe de travail politique a reconnu la nécessité d’une plateforme qui informe les jeunes de manière compréhensible, facilement accessible et actuelle sur la politique (de la jeunesse). C’est ainsi qu’est née l’idée d’un site Internet qui s’adresserait de manière ciblée aux jeunes encore inexpérimenté-e-s en politique. La plateforme Politinfo.ch devait proposer un lexique, un forum, des informations sur les votations ainsi qu’un aperçu du quotidien du Conseil national.

Un moment historique : dix ans après la fondation de la FSPJ, la 13^e édition de la Conférence des Parlements des Jeunes CPJ a eu lieu pour la première fois au Tessin, plus précisément à Lugano. Des jeunes engagé-e-s de toute la Suisse se sont réuni-e-s pour échanger, se mettre en réseau et se former lors d’ateliers et de débats. Et peut-être aussi un peu pour profiter du soleil, de l’air méridional et de la bonne nourriture !

En 2006, nous avons déménagé notre bureau pour la troisième fois. Le déménagement de Berne à Moosseedorf au Passepartout, le centre national pour l’enfance et la jeunesse, a ouvert de nouvelles possibilités de collaboration et de mise en réseau avec d’autres organisations.

Les développements de 2006 ont continué à nous accompagner l’année suivante. Une étape centrale a été la redéfinition de notre stratégie de communication. Nous avons donné à la FSPJ une image plus homogène et plus professionnelle afin de rendre notre travail plus visible et de mieux cibler nos messages.

En 2008, un moment historique s’est produit : pour la première et unique fois de l’histoire de la FSPJ, notre comité était composé exclusivement de femmes ! Notre magazine « l’Élan » s’est vu doté d’un nouveau design et le « Manuel pour la fondation de parlements des jeunes » a été achevé lors de cette année résolument féminine.

L’année 2009 a été importante pour notre fédération, car nous avons fondamentalement revu notre stratégie et nos activités. Nous avons défini des priorités claires sur lesquelles nous voulions nous concentrer au cours des prochaines années. L’association Alumni nouvellement créée en faisait notamment partie. L’objectif de l’association Alumni était de rassembler l’énorme potentiel des ancien-ne-s parlementaires et des ancien-ne-s collaborateur-rice-s  de la FSPJ afin de créer un réseau dont tou-te-s pourraient profiter. Nous y sommes parvenu-e-s et avons pu organiser le premier événement Alumni à Berne en 2009.

Après avoir fondamentalement revu notre stratégie et nos activités en 2009, nous avons pu observer les premiers résultats dès 2010 : le certificat de bénévolat social, le fonds PJ et les livrets de votation « Easy ».

2011 a été une année spéciale pour notre association, à double titre : il s’agissait d’une année électorale, et nous avons établi la brochure de votation easyvote de façon durable au sein de notre organisation.

L’année 2012 a été marquée par son lot de nouvelles initiatives et de moments particulièrement inspirants. Nous avons lancé la deuxième édition du projet « La jeunesse débat », une plateforme permettant aux jeunes d’affiner leur sens de l’argumentation et de s’engager politiquement. Au total, cinq tournois de débat ont été organisés avec différents parlements des jeunes. Un point fort du projet a été la campagne nationale et son sujet de débat provocateur : « Appenzell doit-elle devenir la capitale de la Suisse ? » Avec cette question, nous voulions attirer l’attention sur les parlements des jeunes et montrer à quel point les débats politiques pouvaient être passionnants. Une vidéo produite spécialement pour l’occasion expliquait clairement comment fonctionne un débat et incitait à y participer.

L’année 2013 a été placée sous le signe des nouvelles initiatives et des expériences exceptionnelles. Pour la première fois, nous avons produit non seulement des brochures, mais aussi de brèves séquences vidéo sur les objets de votation nationaux. L’objectif était de présenter les thèmes politiques aux jeunes de manière accessible, compréhensible et visuellement attrayante. Nous voulions non seulement informer, mais aussi éveiller l’intérêt pour les processus politiques et encourager la participation.

2014 a été une année marquée par le dynamisme. Nous avons rarement insufflé autant d’énergie nouvelle que cette année-là.

La Conférence des Parlements des Jeunes 2015 a été un grand moment, et ce pour deux raisons. D’une part, elle s’est déroulée pour la deuxième fois de notre histoire dans la belle région du Tessin et, d’autre part, elle a coïncidé avec une étape importante : notre 20^e anniversaire. Nous avions derrière nous deux décennies d’engagement pour l’éducation à la citoyenneté et la participation politique des jeunes. Mais au lieu de nous contenter d’une rétrospective, nous avons profité de cet élan pour nous lancer dans l’avenir avec de nouvelles idées.

Les nouveaux projets des années précédentes ont entraîné une augmentation des exigences envers notre travail – et donc un besoin de collaborateur-rice-s supplémentaires. En 2016, nous avons accueilli 25 nouveaux-elles membres dans notre équipe. Ce renforcement du personnel a été décisif pour continuer à développer nos projets et à poursuivre nos objectifs de manière cohérente.

En 2017, nous avons lancé un projet important avec easyvote-school. Grâce à des supports didactiques proches de la pratique, clairs et facilement compréhensibles, les écolier-ère-s peuvent découvrir des thèmes politiques et apprendre à s’engager activement dans la société.

En 2018, nous avons mis l’accent sur l’engagement des jeunes au niveau communal. L’un des points forts dans ce contexte a été la « mission engage.ch », au cours de laquelle six parlements des jeunes ont rassemblé au total 150 requêtes de jeunes. Celles-ci ont fait l’objet de discussions approfondies lors de différentes sessions de jeunes et d’événements engage.ch. À la fin de l’année, 20 de ces requêtes ont pu être mises en œuvre avec succès. Mais ce n’est pas tout, loin de là : en 2018, les « ateliers engage.ch » ont été lancés pour aider les jeunes à intégrer activement leurs préoccupations dans la politique communale. En 2018, 13 ateliers pilotes ont eu lieu dans sept écoles du canton de Zurich et ont rencontré un grand succès. À cela s’est ajoutée la « table ronde », qui s’est adressée de manière ciblée aux communes qui pourraient tirer profit de la création d’un parlement des jeunes.